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Libération

En Syrie, la grève mobilise plus que le vote

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Élections . Les Syriens ont boudé les municipales, hier, sur fond de violence et de débrayage généralisé.
Des Syriens passent devant une barrière pour les élections municipales, le 12 décembre 2011 à Damas. (© AFP Louai Beshara)
publié le 13 décembre 2011 à 0h00

Des élections, malgré la répression. Hier, plus de 14 millions de Syriens étaient appelés aux urnes pour désigner leurs représentants municipaux dans un climat de quasi-guerre civile. Près de 43 000 candidats étaient en lice pour seulement 17 000 sièges dans les assemblées locales réparties à travers le pays.

Premier scrutin organisé depuis le début, il y a neuf mois, du mouvement de contestation contre le Président, Bachar al-Assad, ces élections municipales n’ont cependant pas mobilisé les Syriens. Et pour cause : boycotté par les anti-Al-Assad, le scrutin a eu lieu sous haute tension, les forces de sécurité fidèles au Président ayant encore fait au moins 15 morts, hier, selon l’opposition prodémocratie. Une violence qui, à l’évidence, a contraint les rares Syriens encore favorables au régime d’Al-Assad à rester chez eux, par sécurité.

Sans surprise, la participation devrait être encore plus faible dans les bastions de la contestation, où les militants antirégime ont, semble-t-il, empêché toute campagne électorale. «Je ne savais même pas que des élections avaient lieu», a expliqué un résident de Homs à la chaîne arabe Al-Jezira. Un autre opposant a lui affirmé que le scrutin se déroulait «dans des régions qui ne se sont pas encore soulevées contre le régime».

De fait, à Homs, Hama ou Deraa, l'ambiance n'était pas au vote, mais bien à la grève générale. Dans le but d'épuiser les ressources financières du régime, l'opposition avait lancé, dimanche, une campagn