Pour la première fois, la maison royale espagnole a le souci de la transparence : elle a promis de rendre ses comptes publics afin de se démarquer des scandales de corruption qui pèsent sur elle. Le responsable est celui qui était présenté jusqu'alors comme «le gendre idéal», Iñaki Urdangarin, un beau gosse de 43 ans marié à l'infante Cristina, la fille cadette de Juan Carlos. En 1996, ce handballeur menait l'Espagne à l'or olympique alors que, dans les tribunes, l'infante tombait amoureuse de ce capitaine charismatique. Un an plus tard, le mariage avait lieu en grande pompe. Depuis, la presse du cœur a fait ses choux gras de ce couple glamour, seulement dépassé par l'idylle entre le prince Felipe et la journaliste Letizia Ortiz. Las ! Le gendre idéal s'est transmué en paria.
Un rapport du ministère des Finances, publié par le quotidien Público, ne laisse plus aucun doute : «Il est clair que Iñaki Urdangarin a utilisé son statut de membre de la Casa Real pour obtenir des contrats publics, faire des affaires et s'enrichir personnellement», conclut le journal. Pire : d'après le dossier d'instruction, le mari de l'infante, père de quatre enfants, aurait été le cerveau d'un vaste réseau de détournement de fonds publics. Avec un associé, Urdangarin aurait «capté», pendant neuf ans, 16 millions d'euros au profit de son groupe de six sociétés - la principale, Noos, une fondation à but non lucratif, organisait des congrès sur le sport et le tourisme grâce à