Dans l'espoir de provoquer une action de la communauté internationale en Syrie, Human Rights Watch (HRW) a publié hier un rapport dans lequel l'ONG américaine confirme la participation directe de l'armée syrienne dans la répression sanglante menée contre les manifestants déterminés, depuis neuf mois, à faire tomber le régime du président Bachar al-Assad. Et, à la surprise générale, la Russie alliée de Damas depuis le début de cette répression féroce déposait hier soir à New York une résolution condamnant les violences perpétrées «par toutes les parties, y compris les autorités syriennes». Un texte aussitôt salué par la France comme un «événement extraordinaire», même si Paris le juge «déséquilibré». Il reste que, pour la première fois, la Russie «sort de son inaction», pour reprendre la formule de l'ambassadeur de France à l'ONU, Gérard Araud. Il est vrai que, selon l'ONU, les exactions ont fait plus de 5 000 victimes depuis le mois de mars. Intitulé «Par tous les moyens nécessaires», le rapport de HRW dénonce les plus hautes sphères de l'Etat syrien. Arrestations arbitraires, tortures, pillages, exécutions sommaires, passages à tabac dans les hôpitaux, tirs à balles réelles sur les manifestants non armés : Human Rights Watch a réalisé l'étude la plus détaillée à ce jour sur la répression menée par le régime syrien. Dont les responsables sont, pour la première fois, nommément identifiés.
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