Parmi les nombreux mails dans lesquels il reconnaît avoir transmis des câbles diplomatiques confidentiels sur les guerres en Irak et en Afghanistan à WikiLeaks, Bradley Manning s'est justifié en écrivant qu'il voulait «que les gens sachent la vérité». Dix-huit mois après son arrestation, cela lui a valu de comparaître vendredi devant un tribunal militaire du Maryland, qui doit déterminer si le soldat et ancien analyste en renseignements sur une base proche de Bagdad va bientôt passer devant une cour martiale. Manning, qui fête ce samedi ses 24 ans, est sous le coup de 37 chefs d'inculpation, dont «collusion avec l'ennemi», «diffusion de renseignements militaires», «publications sur Internet de renseignements qui seront accessibles à l'ennemi» et «fraude et violation du règlement militaire». Il risque la prison à vie.
Inconnu. Au printemps 2010, Bradley Manning fut ainsi la principale victime collatérale du scandale WikiLeaks, quand le site de Julian Assange a commencé à publier des milliers de rapports sur les coulisses américaines de la guerre en Irak et en Afghanistan. Il est interpellé fin mai, accusé d'être à l'origine des fuites, notamment d'une vidéo montrant l'équipage d'un hélicoptère américain riant aux éclats après avoir abattu onze «combattants», dont on apprendra plus tard qu'ils comptaient en réalité un photographe de Reuters et son chauffeur. Le soldat, alors un illustre inconnu au visage d'adolescent, a eu le