Dix personnes ont été tuées et près de 500 blessées en trois jours au Caire dans des heurts qui se sont poursuivis dimanche entre forces de l'ordre et manifestants anti-armée, les deux camps échangeant des accusations de brutalité et de vandalisme.
L'armée a déféré devant le procureur 164 personnes arrêtées pour implication présumée dans les heurts entamés vendredi matin autour du siège du gouvernement, et pour incendie de bâtiments, en vue de leur éventuelle inculpation, a-t-on appris de source militaire.
Ces violences sont les plus graves depuis des affrontements similaires qui avaient fait au moins 42 morts, principalement au Caire, quelques jours avant le début le 28 novembre des premières législatives depuis la chute du président Hosni Moubarak en février.
Les affrontements, essentiellement à coups de pierres, se concentraient autour d'un barrage de barbelés et de tôle installé par les forces de l'ordre sur une rue adjacente à une grande avenue conduisant de la place Tahrir, haut lieu de la contestation, au siège du gouvernement.
L'avenue était barrée depuis samedi par un mur en béton afin d'empêcher les manifestants d'approcher de ce secteur qui comprend aussi de nombreux ministères et bâtiments parlementaires.
Autour de la place Tahrir, les protestataires brandissaient la Une d'un quotidien créé après le départ de M. Moubarak qui montrait la photo d'une manifestante voilée, dont les soldats découvraient le soutien-gorge et le ventre en la frappant et en la traînant sur la