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Analyse

Le Congo se déchire sur sa présidentielle, Kabila attend que ça passe

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publié le 19 décembre 2011 à 0h00

Trois semaines après les élections en république démocratique du Congo (RDC), la confusion reste totale. L’opposition avait dès le 9 décembre rejeté les résultats annoncés par la commission électorale, qui accorde la victoire au chef de l’Etat sortant, Joseph Kabila, avec 48,9% des voix. Aussitôt, son principal challenger, Etienne Tshisekedi, s’était proclamé lui aussi Président.

Y a-t-il un risque d’embrasement ?

Pour l’instant, le bain de sang a été évité. Kinshasa, la capitale, a été placée sous surveillance militaire, et les rassemblements sont vite découragés par les hommes en armes qui quadrillent la ville. Les autorités ont même obtenu des opérateurs téléphoniques la suspension des sms. Dans plusieurs autres villes, notamment à Lubumbashi (sud-est), Goma ou Bukavu (est), des marches pacifiques de protestation à l’appel de Tshisekedi ont été violemment dispersées. A Mbuji-Mayi, dans le Kasaï-Oriental (centre), fief de l’opposition, 150 personnes ont été arrêtées. Tout le monde attend avec appréhension l’annonce, aujourd’hui, des résultats définitifs par la Cour suprême.

Qui conteste la régularité du scrutin ?

Tout le monde. Même Kabila a fini par reconnaître des «erreurs». La commission électorale a promis qu'elle allait poursuivre ses propres agents qui auraient couvert des irrégularités. Des aveux d'échec qui s'ajoutent aux critiques du Centre Carter, de l'Union européenne et de Washington, qui ont dénoncé les fraudes. Sans pou