Alors que les derniers soldats du contingent américain quittaient l'Irak hier, les forces sunnites et chiites, qui se partagent le pouvoir, entraient en conflit ouvert. Le Premier ministre, Nouri al-Maliki, a en effet demandé au Parlement de retirer sa confiance au vice-Premier ministre sunnite, Saleh Moutlak, qui l'avait traité à la télévision de «dictateur pire que Saddam Hussein». Cette motion de défiance intervient dans le cadre d'une guéguerre entre Al-Maliki et le bloc Iraqiya, qui a suspendu samedi sa participation au Parlement.
Autonomie. Second groupe parlementaire avec 82 députés derrière les 159 parlementaires de l'Alliance nationale, une coalition des partis religieux chiites, Iraqiya dénonce notamment «la politisation de la justice, l'exercice solitaire du pouvoir et la violation de la loi». Il accuse également Al-Maliki d'avoir «placé des chars devant les résidences des dirigeants d'Iraqiya dans la Zone verte», le secteur ultraprotégé de Bagdad. S'estimant lésés par le gouvernement à majorité chiite, les sunnites, autrefois partisans d'un Etat centralisé, penchent aujourd'hui pour une autonomie plus forte des régions, suivant l'exemple kurde.
La décision d’Al-Maliki risque de provoquer une grave crise politique en Irak. Elle survient le jour même du désengagement américain après huit années de présence dans le pays. L’ultime convoi, composé de 110 véhicules transportant environ 500 militaires, a traversé la frontière ko