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Libération

Corée du Nord : Kim Jong-il de vil à trépas

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Le tyran est mort d’une crise cardiaque, samedi, à l’âge supposé de 69 ans. Un vide qui pourrait déstabiliser le régime et menacer toute la région.
publié le 20 décembre 2011 à 0h00

L'homme qui a réduit la Corée du Nord à la famine, tout en consacrant des ressources phénoménales pour doter son pays de l'arme nucléaire, se faisait appeler «le Soleil du XXIe siècle». Il s'est éteint samedi matin, à l'âge de 69 ans (selon sa biographie officielle), d'une crise cardiaque qui l'a terrassé dans le train blindé qu'il empruntait pour ses déplacements. La nouvelle du décès du «Cher Leader» Kim Jong-il n'a été annoncée qu'hier, par une speakerine de la télévision officielle. Les médias ont diffusé peu après des images théâtrales de foules pleurant la mort du tyran, qu'un culte de la personnalité sans commune mesure a élevé, tout comme son père avant lui, au rang d'un demi-dieu. Les sirènes ont retenti dans la capitale, Pyongyang, et dans d'autres villes de ce pays de 23 millions d'habitants, attirant la population dans la rue. Mais des régiments de soldats ont pris position aux carrefours et aussitôt ordonné aux habitants de rentrer chez eux. «Même les enfants ne sont pas autorisés à sortir», rapporte Daily NK, un site internet sud-coréen. L'armée a considérablement renforcé ses patrouilles le long de la frontière avec la Chine pour empêcher un exode.

La succession est la phase la plus périlleuse pour toutes les dictatures, et c’est particulièrement le cas en Corée du Nord, où la dynastie communiste des Kim cherche à imposer un prince héritier sans expérience, Kim Jong-un. Agé d’environ 28 ans, ce rejeton, qui a fait une partie de ses études en