Menu
Libération
Analyse

L’Asie mal à l’aise

Article réservé aux abonnés
Pékin méprisait Kim Jong-il tout en le trouvant utile, Séoul s’inquiète de nouvelles provocations du fils, et la région dans son ensemble craint pour sa stabilité.
publié le 20 décembre 2011 à 0h00

La transition qui démarre en Corée du Nord avec la mort de Kim Jong-il ouvre une période d’incertitude en Asie. Etat des lieux de la situation de la péninsule coréenne en cinq questions.

Comment lutter contre La famine que connaît le Nord ?

Le pays est en proie à une disette endémique depuis le début des années 90. De 1994 à 1998, une implacable famine a tué entre 1 et 2 millions de personnes (sur une population de 23 millions d’habitants), selon diverses estimations. Le pays manque de terres arables et d’engrais. Mais la principale cause de cette catastrophe incombe au mode de production communiste, où toutes les terres sont mises en commun.

Depuis, les parcelles privées et les marchés libres ont été autorisés, mais au compte-gouttes, et la situation s’est à peine améliorée, car le principal mode de production demeure collectiviste. Le pouvoir craint de perdre le contrôle total qu’il exerce sur la population en libéralisant davantage. En mars, le Programme alimentaire mondial (PAM) estimait que 6 millions de Nord-Coréens avaient besoin d’aide alimentaire et qu’un tiers des enfants de moins de 5 ans étaient mal nourris ou rachitiques. Peu après, Pyongyang a lancé un appel à l’aide. Mais la situation ne s’est pas améliorée depuis.

Aujourd'hui, seulement 30% des denrées qui sont nécessaires pour venir au secours de la population ont été réunies, selon le PAM. La communauté internationale traîne des pieds en raison du mode de distribution de l'aide imposé par Pyong