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Libération

La dictature familiale reprise par le poupon Kim Jong-un

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Agé de 28 ans, le discret benjamin des fils Kim, qui a étudié en Suisse, s’est imposé tardivement dans l’ordre de succession.
Kim Jong-Un, passeport en main, lors d'un congrès du Parti communiste à Pyongyang, le 13 avril. (Photo KCNA KCNA. Reuters)
publié le 20 décembre 2011 à 0h00

Adieu le «Cher Leader», vive le «Grand Successeur». C’est en ces termes que la très officielle agence d’Etat KCNA a intronisé hier Kim Jong-un pour succéder à Kim Jong-il à la tête de la Corée du Nord.

Il y a peu encore, personne n'imaginait que le benjamin des fils Kim serait désigné héritier. L'aîné, Kim Jong-nam, avait été évincé de la succession après s'être fait expulser du Japon en 2001. Muni d'un faux passeport, il s'apprêtait à visiter Disneyland à Tokyo. Quant au cadet, Kim Jong-chol, jugé trop efféminé, il n'a jamais vraiment eu les faveurs de son père. Ce n'est que début 2009 que les premières spéculations ont circulé autour de Kim Jong-un. Les transfuges du Nord passés au Sud rapportent alors que des chansons et des poèmes sont composés par la propagande pour promouvoir la future «étoile du XXIe siècle» campée en «jeune général».

Dans son autobiographie, Kenji Fujimoto, qui fut longtemps le cuisinier japonais attitré de Kim Jong-il, l'a décrit comme «fait du même bois que son père, son portrait craché en ce qui concerne le visage, la corpulence et la personnalité». Lors de ses premières apparitions publiques, à l'automne 2010, Kim Jong-un est en effet apparu rondouillard et joufflu.

Il serait né le 8 janvier 1983 de la troisième épouse de Kim Jong-il, Ko Yong-hee, une danseuse d'origine japonaise décédée d'un cancer en 2004. Il a été formé à l'école privée Steinhölzli, à Liebefeld près de Berne (Suisse), entre 1996 et 2000. L'un