Moins de cinq jours après le départ du dernier soldat américain d’Irak, Bagdad a été visé hier par une dizaine d’attentats à la bombe et à la voiture piégée. Ces attaques contre des magasins, des écoles et des bâtiments publics ont ciblé principalement la communauté chiite. L’ampleur du bilan - au moins 57 personnes tuées et 176 blessées - rappelle celle des attentats qui ont frappé le pays durant la guerre civile entre 2006 et 2009.
Urgence. Si elles n'ont pas été revendiquées, ces attaques semblent de toute évidence liées à l'actuelle crise politique, l'une des plus graves depuis l'invasion de l'Irak par les Etats-Unis en 2003. Le président du Parlement irakien, le sunnite Ossama al-Noujaifi, a estimé hier que «l'unité nationale» était menacée. Il a convié les dirigeants des différents blocs politiques à une réunion d'urgence.
L'impasse est totale au sommet de l'Etat. Le vice-président sunnite, Tarek al-Hachémi, est depuis mardi sous le coup d'un mandat d'arrêt pour «soutien et financement d'actes terroristes». Le Premier ministre chiite, Nouri al-Maliki, lui reproche d'avoir soutenu des attentats organisés par ses gardes du corps. Réfugié à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien (nord), Al-Hachémi s'est dit victime d'une machination. Il n'accepte d'être jugé que si le procès est organisé au Kurdistan.
Hors de question, a rétorqué le Premier ministre, qui a demandé au gouvernement kurde de prendre ses responsabilités. Il a également réclamé