La polémique franco-turque est de plus en plus incandescente. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, issu du mouvement islamiste, semble prendre comme une offense l’engagement de Nicolas Sarkozy d’imposer un projet de loi sanctionnant notamment la négation du génocide arménien, alors que celui-ci aurait fait passer il y a quelques mois le message à Ankara qu’un tel projet était enterré. Après avoir annoncé jeudi le gel de la coopération politique et militaire entre les deux pays, le leader de l’AKP, le Parti pour la justice et le développement, est revenu à la charge vendredi, accusant la France de génocide en Algérie.
«Islamophobie».«On estime que 15% de la population algérienne a été massacrée par les Français à partir de 1945. Il s'agit d'un génocide», a lancé Erdogan, clamant que «si le président français ne sait pas qu'il y a eu un génocide, il peut demander à son père, Pal Sarkozy, […] qui a été légionnaire en Algérie dans les années 1940». Ce dernier a assuré vendredi qu'il n'a jamais servi en Algérie. Mais le Premier ministre turc a aussi rappelé que les ancêtres de Sarkozy, juifs espagnols fuyant l'inquisition au XVe siècle, furent accueillis par l'Empire ottoman.
Dans son bras de fer avec Paris, comme il l'avait fait lors d'autres crises internationales, le leader de l'AKP joue autant de la fibre nationaliste qu'il se pose en porte-parole d'un monde musulman agressé. «Ce vote qui a eu lieu en France, une Fran