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Libération

L’ex-star du cricket qui veut régner sur Islamabad

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Pakistan . Bénéficiant de la bienveillance de l’armée, Imran Khan dénonce la corruption face à un pouvoir de plus en plus fragilisé.
publié le 26 décembre 2011 à 0h00

Imran Khan, ancienne star du cricket, incarne-t-il le renouveau politique du Pakistan ? A 59 ans, le chef du parti d’opposition du Mouvement pour la justice (PTI) a une nouvelle fois réussi à mobiliser plusieurs dizaines de milliers de personnes lors d’un meeting, hier, à Karachi (sud). Se posant en héraut de la lutte contre la corruption et contre les inégalités dans un pays en grave crise économique, il avait déjà rassemblé plus de 100 000 personnes lors d’une réunion publique à Lahore (est), le 30 octobre.

Coup d'Etat.«Imran Khan est extrêmement populaire, notamment auprès de la jeunesse urbaine appartenant aux classes moyennes. Il n'est pas exclu qu'il soit le prochain Premier ministre, mais il devra d'abord élargir sa base et renforcer ses réseaux dans les campagnes», explique Amélie Blom, spécialiste du Pakistan et chargée de cours à Sciences-Po. En attendant, l'ancien capitaine de l'équipe de cricket championne du monde en 1992 voit les défections en sa faveur se multiplier, tout en bénéficiant du soutien de l'armée, qui le laisse organiser ses meetings où il le souhaite. Plusieurs dizaines de responsables politiques du Parti du peuple pakistanais (PPP) et de la Ligue musulmane pakistanaise ont rejoint son parti ces dernières semaines.

Face à cet engouement, le président, Asif Ali Zardari, chef du PPP, n'a jamais semblé autant isolé et aussi impopulaire. Le 19 décembre, il a dû rentrer précipitamment de Dubaï, où il avait été hospitalisé, alors