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Libération
Analyse

La «minorité» ébranle le Kremlin

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Tout en minimisant l’ampleur de la contestation, le régime tâtonne et multiplie les discours. Sans résultat.
publié le 26 décembre 2011 à 0h00

«La Russie sans Poutine» est désormais le véritable mot d'ordre de la contestation. Mais, même après deux manifestations d'ampleur inédite, le pouvoir continue d'afficher sa suffisance. «En tant qu'homme politique et candidat à la présidentielle, il est évident que Vladimir Poutine est soutenu par une majorité, assure l'attaché de presse du Premier ministre, Dmitri Peskov. Nous avons entendu les exigences des manifestants et nous les respectons. Les gens qui sont sortis dans la rue sont certes une part importante de la société, mais ils sont en minorité.»

Manœuvre. Au lendemain des élections législatives du 4 décembre, les dirigeants russes ont été pris de court par la vague de contestation provoquée par les infractions massives qui ont été relevées dans les bureaux de vote du pays. Dans la Russie de Poutine, il est de notoriété publique que les scrutins sont manipulés mais, depuis des années, les Russes en acceptent avec résignation les résultats fabriqués. Pas cette fois néanmoins. Depuis, le pouvoir semble courir derrière les événements, multipliant les discours contradictoires.

Il assure ainsi que l'effervescence récente de la société russe est l'effet d'une politique consciente et sous contrôle. «Le système a déjà changé, il ne reste plus qu'à mettre en pratique ces changements d'un point de vue juridique», a affirmé Vladimir Sourkov, le chef adjoint de l'administration présidentielle et cardinal gris du Kremlin, au jou