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Libération
Récit

Traque de Noël pour les dissidents

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Pékin a condamné, hier, l’écrivain Chen Xin, ancien de Tiananmen, à dix ans de prison.
par Sébastien Melis
publié le 27 décembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 27 décembre 2011 à 8h13)

En catimini, le gouvernement chinois a, encore une fois, profité de Noël pour réprimer la dissidence politique. Au terme d'un procès expédié en deux heures et demie, Chen Xi, un militant pro-démocratie de 57 ans, a été condamné hier à dix ans de prison ferme par un tribunal de Guiyang, chef-lieu de la province du Guizhou, dans le sud-est du pays, selon l'ONG Chinese Human Rights Defenders. Chen Xi était jugé pour «incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat» après avoir publié, sur des sites internet hébergés à l'étranger, 36 essais politiques exigeant la fin du parti unique.

Chaque année ou presque, le même scénario se répète : en 2009, le dissident Liu Xiaobo avait été condamné le 25 décembre. Dans son cynisme habituel, le régime avait parié sur les fêtes de fin d’année pour détourner l’attention des journalistes et des chancelleries. Ce fut un échec : la condamnation de l’initiateur de la Charte 08, qui purge actuellement une peine de onze ans de prison, déclencha un tollé international. Véritable camouflet pour Pékin, Liu Xiaobo reçut, l’année suivante, le prix Nobel de la paix.

Ancien ouvrier. Peu connu des nouvelles générations, Chen Xi est un vétéran de la dissidence. En 1978 il fut parmi les premiers à se rendre à Pékin pour coller des dazibaos sur le mur de la Démocratie, à l'ouest de la place Tiananmen, point de ralliement du premier «printemps de Pékin», aussitôt réprimé. Emprisonné pendant trois ans pour sa participation, en 1989, au s