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Libération
Récit

Viktor Orbán, Ubu roi de Hongrie

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Le Premier ministre de droite populiste a fait voter une loi assurant à son parti les trois quarts des sièges au Parlement avec 25% des voix. Et accentue son contrôle des médias et de la justice.
publié le 27 décembre 2011 à 0h00

C'est une révolte du désespoir. Vendredi, peu avant Noël, plusieurs milliers de Budapestois en colère ont manifesté sur la place Kossuth qui abrite le Parlement, un imposant édifice néogothique. «Sortez, pourris !» scandaient les manifestants, pour la plupart sympathisants écologistes ou de gauche, aux députés du Fidesz, le parti de droite populiste du Premier ministre, Viktor Orbán, qui détient la majorité des deux tiers à l'Assemblée.

«Honte». Les élus du Fidesz, tenus d'une main de fer par leur leader, votaient un paquet de lois qui, selon l'opposition, enterrent la démocratie. Le matin, une douzaine de députés du Parti libéral écologiste (LMP) étaient interpellés après s'être enchaînés devant le Parlement pour protester contre le vote. «C'est une honte pour la majorité au pouvoir que des gens en soient réduits à défendre la démocratie parlementaire avec leur propre corps», déclarait Gabor Scheiring, élu LMP.

Les législatives n'ont lieu qu'en 2014, mais la droite d'Orbán, qui n'exclurait pas un scrutin anticipé, a adopté vendredi une réforme de la loi électorale qui lui permettrait de remporter les trois quarts des sièges avec seulement 25% des voix. Point besoin, comme en Russie, de bourrer les urnes ou d'empêcher certains électeurs de voter, les règles seront faussées dès le départ, alerte l'opposition. «Cette loi va empêcher les citoyens de changer de gouvernement», critique Gabor Scheiring, qui dénonce aussi le fait q