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Analyse

En Syrie, l’ambiguë mission d’observation de la Ligue arabe

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La présence des observateurs ne freine pas la répression du régime, mais elle encourage la population à manifester, toujours plus nombreuse.
publié le 31 décembre 2011 à 0h00

C'est seulement le 26 février que le Comité ministériel de la Ligue arabe devrait se réunir pour tirer les conclusions finales de la mission de ses observateurs en Syrie. Son constat d'échec ouvrirait alors la voie du recours au Conseil de sécurité de l'ONU qui commencerait à débattre d'une résolution pour mettre fin au bain de sang en Syrie. «On aurait ainsi accordé au régime syrien plusieurs semaines de plus, avec quelques centaines de morts supplémentaires», résume un diplomate arabe au Caire qui garde l'anonymat.

Entamée le 26 décembre, la mission des observateurs arabes est prévue pour durer un mois, renouvelable une fois si ses résultats ne sont pas concluants. Une évaluation hebdomadaire doit certes être faite sur la base des rapports des observateurs sur place, mais «celle-ci n'aboutira à chaque fois qu'à une recommandation sur la nécessité de poursuivre la mission avec quelques ajustements cosmétiques au fur et à mesure», considère le diplomate désabusé.

Huis clos. Cette chronique d'un fiasco annoncé pourrait-elle être bousculée, notamment après les centaines de milliers de manifestants qui ont envahi les rues lors du vendredi de la «Marche sur les places de la liberté», selon la formule adoptée par les révolutionnaires syriens ? «Les manifestations ont été beaucoup plus importantes que d'habitude, note Rami Abdel-Rahmane de l'Observatoire syrien de droits de l'homme, les gens ont été enhardis par la présence des observa