Le Parlement hongrois a voté, hier, à la veille des fêtes de fin d’année, une série de modifications de la Constitution et des lois qui verrouillent encore un peu plus les institutions au profit du gouvernement du conservateur-nationaliste Viktor Orbán. De nombreux pays démocratiques se demandent désormais dans quelle mesure la Hongrie s’inscrit encore dans le cadre des valeurs de l’Union européenne, à laquelle elle appartient depuis 2004 et qu’elle a même présidée début 2011.
Bruxelles est pourtant prudente. «Nous allons évaluer la portée juridique de la nouvelle législation hongroise avec le droit européen», a expliqué à l'AFP un porte-parole de la Commission européenne.
Sur le plan financier, la loi la plus controversée est celle sur la Banque centrale (MNB), qui ignore les critiques de l'Union européenne (UE), de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI). La réforme de cette institution retire à son président la prérogative de choisir ses deux adjoints au profit du chef du gouvernement. Son conseil monétaire passera de sept à neuf personnes, ses deux membres extérieurs supplémentaires sont, comme quatre autres, nommés par le Parlement, donc par le parti de Viktor Orbán, le Fidesz. Il s'agit, selon le président de la MNB, Andras Simor, dernière personnalité indépendante à diriger une importante administration, d'une «prise de pouvoir totale» de la Banque centrale par le gouvernement d'Orbán.
L’adoption de cette loi va enc