Menu
Libération
grand angle

Olympus La vengeance du «gaïjin»

Article réservé aux abonnés
L’ex-PDG britannique du géant de l’optique, débarqué après avoir découvert des comptes truqués, a tout révélé à la presse. Un sacrilège dans les milieux d’affaires nippons.
publié le 3 janvier 2012 à 0h00

C’est le plus grand scandale impliquant une entreprise japonaise depuis la faillite de Yamaichi Securities, en 1997. Il éclabousse Olympus, l’un des fleurons industriels de l’archipel, qui emploie plus de 35 000 salariés. Fondée en 1919, cette entreprise est l’un des leaders mondiaux de l’industrie optique, de l’imagerie médicale et de la photo numérique. Mais sa santé est aujourd’hui très affaiblie par les coups de griffe vengeurs de son ex-PDG, le Britannique Michael Woodford, resté quinze jours à peine à sa tête à l’automne dernier.

«L’affaire Olympus» a éclaté le 13 octobre sur un coup de tonnerre. Devant son conseil d’administration, Michael Woodford, adoubé quinze jours plus tôt en héros à la tête du groupe - comme en leur temps Carlos Ghosn chez Nissan ou Howard Stringer chez Sony -, s’étonne de l’évaporation mystérieuse, ces dernières années, de quelque 1,5 milliard de dollars (environ 1,15 milliard d’euros) des comptes du groupe.

Parmi les administrateurs, c'est la stupéfaction. Comment ce gaïjin (étranger), tout juste décoré du titre suprême de PDG, au fait de la règle d'or qu'est, au Japon, l'impératif d'harmonie au sein du groupe, ose-t-il désavouer les siens et douter de bilans validés il y a des années ? La sanction tombe, brutale. Le Britannique prodige, nommé directeur Europe d'Olympus à 29 ans, est désavoué par un vote collectif. Limogé sur le champ. Viré pour «méthode de travail inappropriée». Le lendemain, le 14 octobre, Woodford est mis da