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Libération

L’inquiétante et périlleuse année 2012

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publié le 4 janvier 2012 à 0h00

De toutes les incertitudes de 2012, c’est sur l’Iran que pèse la plus inquiétante. En crise rampante depuis que la triomphale élection d’un réformateur, Mohammad Khatami, avait manifesté, dès 1997, son rejet de la théocratie, l’Iran est en crise ouverte depuis que la réélection frauduleuse de Mahmoud Ahmadinejad a consommé, en 2009, la rupture entre pays légal et pays réel.

Il avait alors fallu six mois de violente répression pour faire taire les manifestations de protestation. La «révolution verte» avait été écrasée mais ce sont, maintenant, les conservateurs qui s’entre-déchirent, faute de savoir comment retrouver une assise populaire. En sursis politique, cette théocratie est d’autant plus fragilisée que les sanctions économiques internationales que lui ont valu ses ambitions nucléaires se durcissent sans cesse et l’étranglent.

Le pouvoir iranien est dos au mur et, après avoir fait mettre à sac l’ambassade de Grande-Bretagne, il menace aujourd’hui de bloquer le détroit d’Ormuz par où transite plus du tiers du commerce pétrolier international. Dans une fuite en avant toujours plus irrationnelle, ce régime en vient à défier le monde entier, Chine et Russie comprises. Il paraît perdre la tête mais ce qui pourrait être une bonne nouvelle, le signe qu’il est à bout, n’en est pas une, car sa panique peut le conduire à chercher sa survie dans un incendie régional qu’il a tous les moyens de provoquer, dans le Golfe, en Irak ou, Hezbollah aidant, à la frontière nord d’Israël.

Rien n’