«On a un sentiment d'impuissance énorme au final» : cette confession émanant d'un ambassadeur en poste auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) surgit subitement, après des mois d'intense bras de fer. Elle esquisse l'état d'esprit dans lequel est plongée la diplomatie face à l'Iran, seul pays au monde officiellement accusé de vouloir acquérir l'arme nucléaire. Les espoirs européens, israéliens et américains de voir la République islamique clouée au pilori du prochain conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, en mars, semblent s'éloigner de jour en jour.
Avant Noël pourtant, Washington peaufinait son nouvel angle d’attaque : demander des explications, que l’Iran serait bien incapable de fournir, sur la disparition de 20 kg d’uranium. Mais l’euphorie est vite retombée car, sur ce point précis, l’agence onusienne souhaite manifestement faire profil bas. La matière se serait volatilisée il y a plusieurs années déjà et, depuis, l’AIEA aurait négligé de procéder aux vérifications lui permettant de découvrir où elle était cachée. Les inspecteurs ont trop peur de se faire taper sur les doigts par la Russie et par la Chine, trop contentes de décrédibiliser techniquement un organisme accusé de rouler pour les Américains. Mieux vaut chercher ailleurs.
Sanctions. Une autre piste est avancée : demander une inspection spéciale. Ce mécanisme, enclenché une seule fois en 1993 avec la Corée du Nord, est utilisé en dernier recours, lorsque l'age