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Libération
TRIBUNE

Ouzbékistan : l’Occident répète les mêmes erreurs

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par Jan Egeland et Steve Swerdlow
publié le 4 janvier 2012 à 0h00

Le message du «printemps arabe» aux leaders européens, américains et russes est le suivant : coucher avec des dictateurs n’est jamais une bonne idée. L’avenir dira comment les héritages légués par Moubarak et Ben Ali hanteront les dirigeants occidentaux qui les ont soutenus. De même, l’image de Moscou est ternie par son soutien à l’emprise brutale de Bachar al-Assad sur le peuple syrien.

D’aucuns pourraient penser que la leçon a été apprise et appliquée. Ne soyez pas trop optimiste ! Le gouvernement autoritaire d’Islam Karimov en Ouzbékistan prospère à l’ombre de la guerre d’Afghanistan. La Russie lui apporte son soutien car elle veut garder ce pays dans son orbite et cherche la «stabilité» sur son flanc sud. En outre, comme Karimov réprime des groupes de musulmans indépendantistes, l’Ouzbékistan semble servir de zone tampon contre l’extrémisme islamique.

Pour l’Occident, l’affaire est encore plus claire : les bases sur le sol ouzbek, près de la frontière afghane, servent depuis dix ans aux pays de l’Otan, en particulier aux Etats-Unis et à l’Allemagne, pour leurs opérations militaires en Afghanistan. C’est pourquoi ils restent silencieux alors que la torture est systématiquement utilisée en Ouzbékistan contre des prisonniers politiques qui ne peuvent pas rêver d’un procès équitable puisque la profession d’avocat indépendant a été supprimée.

Le gouvernement de M. Karimov a intelligemment vendu aux gouvernements occidentaux l'idée selon laquelle ils pouvaient soit disposer de ba