Dans les pays de vieille démocratie, le taux de l’impôt sur le revenu, la composition de la Banque centrale ou le nombre de communautés religieuses reconnues comme telles ne sont pas des données qui figurent dans la Constitution. Dans la Hongrie de Viktor Orbán, si.
Le leader conservateur nationaliste, qui dispose de deux tiers des sièges au Parlement, s’est servi de cette majorité qualifiée pour verrouiller le système. S’il perd les prochaines élections, il est peu probable que le nouveau vainqueur dispose à son tour des deux tiers. L’éventuel successeur aura ainsi les mains liées par un cadre taillé par les hommes d’aujourd’hui pour les hommes d’aujourd’hui qui ont pris pour des années toutes les positions clés dans les institutions (culture, médias, finance, justice, armée).
Le changement ne s’est pas produit d’un coup. Les lois adoptées le 30 décembre complètent un arsenal de mesures constitutionnelles que la Hongrie a commencé à prendre au début de l’année 2011, au moment où elle assurait la présidence de l’Union européenne. Après avoir réduit les droits du Conseil constitutionnel, la Hongrie s’est attaquée à l’indépendance de la presse, de la justice et des médias, pour finir par celle de la Banque centrale.
Les principaux changements dans la Constitution :
- La «République de Hongrie» devient la «Hongrie».
- Les dirigeants de l'actuel Parti socialiste sont tenus rétroactivement responsables des «crimes communistes» commis jusqu'en 1989.
- «Dieu» fa