«Pas de commentaire»,c'est la règle en vigueur au sein de l'armée sur les activités des hommes du Commandement des opérations spéciales (COS), des soldats d'élite chargés des raids les plus périlleux. Sauf quand la justice s'en mêle. Entendu le 16 décembre en qualité de témoin par le juge antiterroriste Yves Jannier, son patron de l'époque, le général Frédéric Beth, fournit sa version sur la tentative de libération de Vincent Delory et Antoine de Léocour. Et quelques détails inédits.
«Embrasement». Prévenu dans la nuit du 7 au 8 janvier «aux alentours de 1 - 1 h 30» du rapt à Niamey, Beth reçoit l'ordre de se préparer à l'éventualité d'une intervention. Trois heures plus tard, «les premiers mouvements de force pour rejoindre progressivement la zone d'action se font […]» Une réactivité rendue possible par la montée en puissance du dispositif militaire français dans le Sahel. Les Français sont présents en Mauritanie, où ils forment des unités locales, ainsi qu'au Niger. Pour des raisons de discrétion et de sécurité, un groupe de plusieurs dizaines de soldats stationne aussi au Burkina Faso, un peu plus au sud, où l'ambassadeur de France n'est autre que le général Emmanuel Beth, le frère de l'ex-patron du COS. Enfin, Paris dispose à Dakar et à Niamey d'avions de surveillance aérienne (des ATL-2). Cette nuit-là, l'un de ces appareils décolle pour localiser les ravisseurs.
Secret défense oblige, Frédéric Beth ne livre que peu de