Le gouvernement du président chilien Sebastián Piñera, contrôlé par le parti Rénovation nationale (droite) et l'Union démocratique indépendante (droite pinochétiste), revient aux sources. Sous son impulsion, le Conseil national de l'éducation a décidé de remplacer la terminologie «dictature militaire», en référence au gouvernement du général Augusto Pinochet (1973-1990), par simple «régime militaire» dans les manuels scolaires. Une initiative qui a fait bondir les organisations des droits de l'homme et hérissé une grande partie de la classe politique locale.
Régime militaire ou dictature ?
Les deux mon général. Après le coup d’Etat du 11 septembre 1973 fomenté par les trois armes contre le gouvernement démocratiquement élu du socialiste Salvador Allende, la junte formée sous la houlette du général Augusto Pinochet, ancien commandant en chef des forces armées, a mis en place un régime militaire dictatorial. Putsch contre les autorités civiles, arrestations arbitraires, dissolution du Parlement, organisation d’une sinistre police politique (Dina puis CNI), exécutions sommaires (3 236 morts et disparus recensés), tortures… L’armée chilienne a rôdé les techniques qui seront trois ans plus tard utilisées à plus grande échelle en Argentine. Pinochet régnera pour sa part en maître sur le pays avec les titres successifs de chef de la junte, chef suprême de la nation, chef de l’Etat, et enfin président de la République (décembre 1974). Le Chili a don