Ses adversaires politiques de la Ligue du Nord avaient bien pensé qu'il n'allait pas résister le soir du réveillon. Que Mario Monti allait céder à la tentation de célébrer aux frais de la République son premier 31 décembre dans le fauteuil de président du Conseil italien. Las, le très rigoureux professore a fait savoir en détail le nombre de personnes à table (douze, tous membres de sa famille), le menu (saucisson cuit et lentilles), le nom de la cuisinière (sa femme) et l'heure du coucher, minuit et quart. Tout juste l'intéressé a-t-il concédé, sarcastique, à ses opposants qui cherchent à trouver la faille dans l'austérité du personnage, qu'il «ne pouvait pas exclure, vu le nombre relativement élevé des hôtes, de légers surcoûts en ce qui concerne la consommation d'électricité, d'eau et de gaz».
Musées. Au passage, Mario Monti a rappelé qu'il a, au lendemain de sa nomination à la tête du gouvernement, le 13 novembre, en remplacement du très bling-bling Silvio Berlusconi, «renoncé aux rémunérations prévues pour le poste de président du Conseil». L'ancien président de l'université Bocconi de Milan et ex-commissaire européen ne force pas son talent pour incarner le père austère qui demande de lourds efforts à ses concitoyens pour «sauver l'Italie». Il voyage en train plutôt qu'en avion, fréquente les musées plutôt que les salons, ne hausse jamais le ton derrière ses petites lunettes, comme s'il était convaincu qu'il fallait r