Les conclusions après le énième sommet de l’Union européenne destiné à «sauver l’euro» ont entraîné de nouveau la quadruple peine : politiques d’austérité, récessions, déficits et dégradation du crédit des Etats. Et si la première expliquait les trois autres ? Revenons aux leçons de l’histoire.
Nous sommes en 1932. Il y a trois ans, l’effondrement de Wall Street a précipité le monde dans la Grande Dépression. Bien sûr, les racines de la crise sont ailleurs : les Années folles ont vu se creuser des inégalités grosses d’une crise de surproduction. Un New Deal est nécessaire entre capital et travail, mais d’abord il faut apurer le passé.
En 1932, ce passé se cristallise dans la dette allemande. Comme Keynes l’a prédit, l’Allemagne ne peut pas payer, et cette dette déprime l’économie mondiale. Or, au même moment, les gouvernements libéraux, de Hoover aux Etats-Unis à Tardieu - Laval en France, organisent une récession mondiale, sous prétexte d’équilibrer les budgets…
Pour soulager l’Allemagne, le plan Young propose un effacement partiel de sa dette. Mais alors, c’est la France qui ne peut plus payer sa dette aux Etats-Unis… Hoover propose un moratoire général sur les dettes. La France tergiverse. Le moratoire Hoover n’est accepté qu’en décembre 1932. Trop tard : Hitler a gagné les élections.
De même, nous savons bien comment sortir de la crise actuelle. Pourtant, comme en 1932, trois ans sont perdus en plans d’austérité. La dette du passé bouche l’avenir. Comme en 1932, une solution