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«Cristina», présidente indemne de tout calcul ?

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par Mathilde Guillaume, Correspondante à Buenos Aires
publié le 11 janvier 2012 à 0h00

Il y a eu un grand frisson de soulagement parmi les centaines de militants et badauds venus participer à la «veille populaire» sous les fenêtres de leur présidente malade : « Cristina», comme on l’appelle affectueusement, ne souffre pas du cancer de la thyroïde qui lui avait été diagnostiqué le 28 décembre. La biopsie de la tumeur a parlé : il ne s’agit pas d’un carcinome papillaire, comme il avait été indiqué avant l’opération qu’elle a subie mercredi dernier, mais seulement d’adénomes folliculaires. Bénin.

Une fois les premières réactions de joie passées, quelques dents grincent aujourd'hui en Argentine. Cristina Kirchner, récemment réélue avec plus de 54% des voix au premier tour et bénéficiant d'une cote de popularité astronomique, a-t-elle été mal diagnostiquée ? L'ablation de sa thyroïde était-elle nécessaire ? La plupart des spécialistes s'accorde à dire qu'il était difficile d'envisager une tumeur bénigne avant l'opération. «La marge d'erreur dans ce genre de cas est de 2%», assure ainsi le docteur Eduardo Faure, chef du secteur endocrinologie et métabolisme de l'hôpital Churruca Visca de la capitale argentine. Et la présidente fait partie de ces 2% de «faux positif». L'opération n'était pas nécessaire, mais elle était prudente.

C'est donc le principe de précaution qui a été appliqué. Dans ce cas, pourquoi avoir annoncé de manière définitive qu'il s'agissait d'un cancer, créant ainsi un grand trouble au sein de la population, s'interrogent plusieurs v