Le 12 janvier, cela fera deux ans qu’un terrible tremblement de terre a secoué Haïti faisant plus de 200 000 morts (dix fois plus que Fukushima) et laissant derrière lui plus d’un million et demi de sans-abri, dont 500 000 sont toujours dans des camps de toiles, les autres ayant surpeuplé un peu plus les bidonvilles de la cité Soleil ou de Carrefour. On peut imaginer les conséquences du cyclone Thomas, qui a suivi, sur une population à l’habitat plus précaire que jamais. La communauté internationale avait évidemment été traumatisée dans l’instant et avait réagi dès le début, en avril 2010, en décidant de débloquer 9 milliards de dollars (6,6 milliards d’euros). Une aide insuffisante mais néanmoins substantielle. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Hors les dons des ONG, 1 milliard peut-être a été débloqué. Et encore ! Une bonne partie est déjà retournée vers les pays donataires, afin de payer les «études» préalables que mènent sur place, avec force 4x4 et chauffeurs, des centaines d’experts euroaméricains.
Haïti non seulement n’a pas pansé ses plaies, mais s’enfonce inexorablement dans le chaos. Et ce, dans l’indifférence désormais générale. Un séisme chasse l’autre. Fukushima a remplacé Port-au-Prince.
Le drame actuel d’Haïti pose le problème du secours éventuellement apporté aux pays les plus pauvres, qui sont ceux le plus souvent frappés par les catastrophes naturelles. Le cercle vicieux qui s’enclenche dans ces pays a un double ressort. D’abord, la pauvreté elle-même, secondée par l