Il ne s'agit pour l'heure que d'un projet de référendum, mais déjà la question d'une éventuelle indépendance de l'Ecosse divise le Royaume-Uni, avant même l'examen de questions fondamentales sur la viabilité économique ou l'appartenance à l'Union européenne du pays des Scots.
Le pouvoir central à Londres et les autorités régionales à Edimbourg sont en désaccord sur presque tout : le bien-fondé, le calendrier, le corps électoral, les modalités et même la (ou les) question(s) à soumettre aux 5 millions d'Ecossais rattachés depuis 1707 à la couronne d'Angleterre. En l'absence de compromis, le casse-tête sera porté devant la Cour suprême.
Le «Oui, mais» de David Cameron
Le Premier ministre conservateur, David Cameron - défenseur passionné d'un Royaume-Uni qui rassemble l'Angleterre, l'Ecosse, le Pays de Galles et l'Irlande du Nord -, a engagé une véritable partie de poker menteur en acceptant le principe d'un référendum, mais à ses conditions.
Il préconise un vote sous dix-huit mois, afin de lever «les incertitudes préjudiciables à l'économie», ouvert aux électeurs de plus de 18 ans et portant sur une question unique (oui ou non) ayant valeur contraignante.
«Qu'on en finisse avec le débat, et qu'on maintienne la cohésion du pays», a-t-il lancé ce mercredi devant les députés. Son calcul ? Un tiers seulement des Ecossais aspirent à l'indépendance. Acculés au quitte ou double, ils voteront «non».
«L'union fait la force» a pour sa part confirmé Ed Miliband, le chef de l'opposition tr