Docteur. C'est un mot que la République islamique d'Iran avait banni de son vocabulaire, le jugeant trop pro-occidental, trop lié à l'ancien pouvoir du chah et à ceux que Khomeiny appelait «la classe aisée qui ignore la douleur». Seul le mot «frère» trouvait grâce à ses yeux. Mais aujourd'hui, les affidés du régime donnent à nouveau volontiers du «docteur» à Mahmoud Ahmadinejad ou à Rahim Mashai, l'un de ses principaux conseillers et son idéologue. Pareil pour «ingénieur» ou «professeur», des vocables à nouveau employés. Cette petite guerre des titres n'est pas qu'anecdotique. Elle est l'une des nombreuses indications que le régime islamique est en pleine mutation.
Pas tout le régime, puisqu’une puissante faction, peu ou prou l’héritière du khomeinisme, s’oppose à ce qu’elle considère comme une dérive. D’où une guerre qui fut d’abord secrète, puis larvée et, maintenant, ouverte, entre ces deux lignes, l’une incarnée par Ahmadinejad, l’autre par le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Quant à la faction réformiste, elle a mordu la poussière et ses deux principaux leaders étant sous résidence surveillée depuis presque un an, elle ne joue plus qu’un rôle très marginal dans la vie politique.
Coups bas. C'est le 17 octobre que la confrontation a surgi au grand jour, lorsque le Guide a évoqué publiquement la suppression du poste de président de la République au profit d'un régime parlementaire, sous le prétexte que cela mettrait fin aux querelles entre