Le chef du bureau politique du Hamas, le parti islamiste palestinien, Khaled Mechaal, «a joué un grand rôle» pour convaincre Damas d'accepter la mission des observateurs en Syrie. Ce sont les paroles il y a quelques jours du secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi. Elles confirment l'aspiration à une reconnaissance internationale du Hamas, qui se sent renforcé par les succès des Frères musulmans, dont il est issu. Elles symbolisent aussi la volonté du bureau politique de trouver un chemin vers la sortie d'un pays qui l'abrite depuis près de quinze ans.
Depuis le début du soulèvement en Syrie, le Hamas se trouve dans une position délicate. Difficile de critiquer trop fermement la répression d’un régime qui a accordé soutien et protection sans faille au mouvement palestinien depuis son expulsion par la Jordanie, en 1999. Mais difficile aussi de nier que parmi les opposants à Bachar al-Assad se trouvent leurs acolytes, les Frères musulmans.
Saddam Hussein. «Nous ne voulons pas nous tromper de nouveau en misant sur le mauvais cheval comme nos frères l'ont fait pour l'Irak ou au Liban», commente un membre du Hamas. Pendant la première guerre du Golfe, les Palestiniens avaient pris le parti de Saddam Hussein et leur engagement dans la guerre civile libanaise a conduit à leur expulsion du pays. Par ailleurs, 800 000 Palestiniens vivent dans des camps de réfugiés à travers la Syrie, une population que Al-Assad pourrait prendre pour cible