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Libération

Journaliste français tué : Damas pointé du doigt

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Syrie. Des éléments semblent indiquer que le régime d’Assad serait impliqué dans la mort de Gilles Jacquier.
publié le 14 janvier 2012 à 0h00

Qui est responsable de la mort de Gilles Jacquier, grand reporter à France 2, tué mercredi à Homs, en Syrie ? Faut-il blâmer, comme l’a fait Damas, des opposants au régime de Bachar al-Assad ? Ou, à l’inverse, doit-on l’imputer à une manipulation du régime ?

Manipulation. S'il n'a apporté aucune réponse définitive, Thierry Thuillier, directeur de l'information de France Télévisions, a fait part, vendredi, de «choses troublantes». «Pourquoi, alors que ce convoi de journalistes est escorté militairement, pourquoi, d'un seul coup, les militaires disparaissent de la circulation au moment des premiers tirs ?» s'est-il interrogé. Autre élément suspect, Gilles Jacquier et son cameraman, Christophe Kenck, avaient tenté de refuser de se rendre avec une dizaine d'autres journalistes à Homs. «On leur a dit : "Si vous refusez encore, vous repartez [de Syrie] dans l'instant"», a déclaré Thierry Thuillier.

Le récit de Christophe Kenck semble accréditer l’hypothèse de la manipulation. Selon lui, le groupe de journalistes a été visé par quatre tirs de mortier, et non de RPG, comme l’ont affirmé d’autres témoins. La précision est importante, les attaques des opposants de l’Armée syrienne libre (ASL) étant en général menées avec des lance-roquettes, les mortiers étant plus complexes à utiliser. Pour tenter de lever les doutes, le parquet de Paris a ouvert vendredi une enquête pour homicide volontaire. Une autopsie du corps devait être pratiquée le même jour.

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