Manœuvre de plus de la part d'un régime aux abois ? Le président syrien, Bachar al-Assad, a promulgué hier une «amnistie générale pour les crimes commis pendant les événements» qui agitent le pays, a relayé l'agence officielle Sana. La mesure concernerait essentiellement des infractions à des lois sur les manifestations pacifiques, le port d'armes ou les déserteurs de l'armée.
Depuis mars, la Syrie est secouée par une révolte sans précédent contre le régime, dont la répression a fait plus de 5 000 morts, selon une estimation de l'ONU donnée le mois dernier. Mais les autorités syriennes ne reconnaissent pas l'ampleur de cette contestation et accusent des «gangs armés» de semer le chaos. Elles reprennent aussi l'antienne du «complot» ourdi par les pays occidentaux contre Damas.
«Illusoire». Dans un communiqué, les Frères musulmans syriens ont aussitôt jugé que l'annonce de l'amnistie n'était «ni crédible ni sérieuse». Selon eux, «le régime tente de rendre crédible son projet illusoire de réconciliation et de dialogue national, et c'est dans ce contexte qu'il fait des annonces à des fins de propagande». La confrérie chiffre à 60 000 le nombre de personnes détenues depuis le début de la contestation.
Les autorités ont annoncé ces dernières semaines la libération de milliers de personnes «impliquées dans les événements», mais n'ayant «pas de sang sur les mains». Pour rappel, le 31 mai, le président Assad