Deux coups de sifflet long suivis par un court. Alarme pour avarie. Les 4 229 passagers et membres d'équipage du Concordia, le paquebot italien qui a fait naufrage vendredi soir vers 21 h 45 près de l'île de Giglio au sud de la Toscane (Italie) ne se sont pas affolés tout de suite. Mais dans la salle à manger principale, où nombre d'entre eux était en train de dîner, les plats et les couverts sont tombés par terre, les lumières se sont subitement éteintes et le sauve-qui-peut général s'est déclenché apparemment dans la plus grande improvisation. Plusieurs rescapés ont décrit à leur retour sur terre des «scènes d'apocalypse» et de panique avec des bousculades entre croisiéristes cherchant à monter sur des chaloupes de sauvetage au milieu des cris et des pleurs d'enfants et de personnes âgées. D'autres font état de gilets de sauvetage ou de lumières d'urgence qui ne fonctionnaient pas, voire, comme les pompiers qui ont participé au secours, de portes de cabines bloquées en position fermées en raisonde la panne électrique.
Parti moins de deux heures plus tôt de Civitavecchia, le Concordia et ses 3 200 touristes essentiellement italiens, allemands et français, s'est rapproché trop près des côtes. Il a heurté un rocher qui s'est encastré dans son flanc gauche, occasionnant une déchirure de près de 100 mètres sur sa coque, et a brutalement gîté à 80 degrés. Il reposait toujours hier sur le côté, à moitié immergé à quelques encablures des rivages de Gi