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Libération

Contestation anti-Poutine et renouveau nationaliste au Tatarstan

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publié le 17 janvier 2012 à 0h00

Bûcheron chargé d'entretenir les barrières coupe-feu des vastes forêts domaniales du Tatarstan, Guennadi en a vu d'autres, mais là, il est soufflé : «Voir Kazan se rebeller contre Poutine, c'est étrange. Les manifs, d'ordinaire, ce n'est pas pour nous, c'est pour Moscou. Ce n'est pas encore l'effervescence de la fin de l'URSS, mais ça commence à devenir sérieux, soupire-t-il, presque inquiet. Remplacer Poutine par un gouvernement démocratique, ça veut dire quoi ? Finir comme l'Europe avec une monnaie en faillite et des vagues d'immigration, non merci.»

A Kazan (900 km à l'est de Moscou), tous n'ont pourtant pas les mêmes réserves. Depuisle résultat des législatives, qui a vu la victoire contestée du parti de Vladimir Poutine, Russie unie, plusieurs centaines de personnes se réunissent épisodiquement non loin de la réplique du Kremlin qui domine la capitale tatare (1,2 million d'habitants). La prochaine manifestation est pour vendredi. «80% des contestataires sont des jeunes. Ils sont très combatifs et, manifestement, ils n'ont pas peur d'être arrêtés par la police», a confié, il y a quelques jours à l'AFP, Ramil Khaïroulline, un des leaders locaux.

Et ce ne sont pas les -18 °C qu’il fait actuellement au Tatarstan qui vont calmer les ardeurs : «Il y en a marre des corrompus. Qu’ils dégagent, crache Valeri, 29 ans, étudiant en technologie informatique. Tout l’argent est capté par les élites à Moscou et à Saint-Pétersbourg. Ici, on n’en voit jamais