Le 16 décembre, Michael Peterson est sorti libre de la prison de Nash, en Caroline du Nord. Cet écrivain de 68 ans, ancien officier des marines pendant la guerre du Vietnam, devait y purger une peine à perpétuité, sans possibilité de libération anticipée. Le 10 octobre 2003, les jurés des assises de Durham (Caroline du Nord) l’avaient déclaré coupable du meurtre avec préméditation de sa femme, Kathleen.
Cette libération quasi miraculeuse a été obtenue par les avocats de Peterson à la suite d’un scandale récent discréditant l’un des témoins clé de l’accusation à l’époque du procès, Duane Deaver, expert en analyses du State Bureau of Investigation. Ce sont ses conclusions, ajoutées à celles du médecin légiste, qui avaient accablé Michael Peterson, sans fournir pour autant de preuves irréfutables. Or, une enquête a démontré que cet étrange personnage avait la sale manie de falsifier ou d’escamoter les éléments à décharge de nombreux accusés qui ont eu le malheur de croiser son chemin…
Sans détenir le monopole de l'erreur judiciaire, les Etats-Unis voient régulièrement leur actualité agitée par ce genre de coups de théâtre d'autant plus spectaculaires, et médiatiques, qu'une peine capitale est parfois en jeu. En ce qui concerne Michael Peterson, le cas est exceptionnel car toute l'affaire, depuis les premiers jours, a été filmée par un Français, Jean-Xavier de Lestrade, qui en a fait une remarquable série documentaire en huit épisodes, The Staircase (Soupçons, en