Catherine Perron, chargée de recherche au Ceri-Sciences-Po, spécialiste de «l'impact de l'Union européenne sur les nouveaux pays membres», estime que les tensions entre la Hongrie et l'Union européenne traduisent en général en Europe centrale un sentiment de dépossession du pouvoir politique, plus de vingt ans après la fin du communisme.
L'Union européenne menace la Hongrie de poursuites, pourquoi avoir mis autant de temps ?
Il y a une absence d'unité tant pour l'Union européenne que pour les pays d'Europe centrale en général. Quand on regarde ce qui s'est passé au niveau de l'UE, des divisions dramatiques apparaissent. D'un côté, la Commission a d'abord essayé de placer le débat sur un plan assez technique, sans vouloir politiser la question. De l'autre, au Parlement, le parti de Viktor Orbán appartient au PPE, le parti populaire européen, majoritaire. Ce dernier n'était pas très favorable non plus à une politisation.
L'expérience des sanctions diplomatiques contre l'Autriche au début des années 2000 lors de l'arrivée du FPÖ au pouvoir a aussi échaudé les différents partis, car c'était plutôt un échec. Mais les nouveaux traités ont depuis prévu des dispositions et clarifié les sanctions.
On parle beaucoup du très menaçant article 7, qui permet de sanctionner un Etat membre...
Les seuils ont été abaissés, et maintenant le vote d'un t