Les best-sellers de l'hiver, cette année au Japon, sont les sous-vêtements Heattech vendus par Uniqlo. Le géant nippon des fringues bon marché fait un tabac avec sa version 2012 de caleçons et maillots de corps moulants, désodorisants, «chauffant la peau en douceur», vante un porte-parole de Fast Retailing, maison mère d'Uniqlo. «Une première high-tech, conçue par des ingénieurs et non des stylistes. Nos Heattech créent une isolation thermique en convertissant la vapeur générée par le corps en chaleur, laquelle réussit à être conservée entre des microfibres.»
Et ça marche. Non pas que les températures soient plus basses en ce début d’année qu’en janvier 2011, mais les Japonais ont reçu pour consigne, depuis dix mois, d’économiser le courant coûte que coûte. Chacun imagine donc toutes sortes de parades pour ne pas avoir froid. Le sous-vêtement technique en fait partie. Il est, dans toutes les chaumières, le pilier de la panoplie thermique de l’ère post-Fukushima.
C’est que, depuis le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars 2011, le pays doit affronter une ère de grande mutation énergétique, le nucléaire étant quasi en berne. A la veille du séisme, 54 réacteurs en activité dans 18 centrales assuraient environ 30% de la fourniture électrique. Depuis, le gouvernement ferme un nombre croissant de centrales, pour des raisons, officiellement, de maintenance, et souvent sous la pression des populations qui redoutent une nouvelle catastrophe. Peu après