L'histoire, publiée en décembre par le grand journal conservateur Kathimerini, avait fait le tour du monde, illustrant les affres de la population grecque victime de la crise : une petite fille, Anna, aurait été abandonnée à la maternelle avec une note dans laquelle la jeune mère «s'excusait de ne pas avoir les moyens d'élever sa fillette». Un reportage du Guardian évoquait quant à lui un couple de Patras qui, faute de ressources, cherchait à «placer»4 de ses 10 enfants.
«Il s'agit d'incidents isolés montés en épingle», tempête le président de l'association Sourire de l'enfant, qui accueille 285 petits dans 11 centres à travers le pays. Même indignation chez Marina Katsimbali, directrice du centre chrétien l'Arche du monde, qui s'occupe des enfants des rues : elle se plaint d'appels téléphoniques incessants, «y compris d'Australie et de Nouvelle-Zélande», et voudrait «en finir avec cette histoire, d'autant que la journaliste auteure de l'article s'apprête à modifier sa version». Quant aux services sociaux de la mairie de Patras, ils expliquent que les motivations du couple n'étaient pas totalement désintéressées et que le problème est en voie de règlement. Comme un accès de fierté nationale dans un pays où la famille reste la véritable colonne vertébrale de la société et où l'enfant est sacré. Pourtant, le constat n'en est pas moins unanime sur la réelle dégradation de la situation depuis le début de la crise. Sté