Viktor Orbán peut dormir tranquille : les Etats membres n'ont aucune intention de le mettre au ban de l'Union européenne sous prétexte qu'il a adopté quelques lois «liberticides». Ni la droite, qui dirige 22 Etats sur 27 et domine de la tête et des épaules la Commission et le Parlement européen, ni même une majorité de socialistes n'ont envie de lui livrer une guérilla, de peur de renforcer le nationalisme magyar et de faire le jeu de l'extrême droite du Jobbik. Le Premier ministre hongrois, et c'est une première dans l'histoire européenne, a néanmoins décidé de se rendre à Strasbourg cet après-midi pour assister au débat organisé sur son pays : «Nous ne permettrons pas à la gauche d'accuser la Hongrie sur la scène internationale, avec des mensonges et des calomnies infondées», a prévenu son porte-parole.
«Accusation». Seuls les écologistes, une partie de la gauche et les libéraux, en pointe sur la question des libertés publiques, devraient lui chauffer les oreilles. Avec les socialistes français et ceux du Benelux, ils sont les seuls à réclamer que la procédure prévue par l'article 7 du traité sur l'Union soit lancée : elle permet de sanctionner, via une procédure lourde et complexe, un Etat qui «viole» les valeurs fondamentales de l'Union (démocratie, Etat de droit, égalité, droits de l'homme, etc.). La semaine dernière, à la grande satisfaction du PPE (conservateur, majoritaire), le groupe socialiste s'est même opposé à ce qu'une simple mission de