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Le «Viktator» plaide sa cause à Strasbourg

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Hongrie . Les eurodéputés verts et libéraux s’en sont pris, hier, à un Viktor Orbán applaudi par la droite.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 19 janvier 2012 à 0h00

A15 heures, le site internet du Parlement européen est tombé en panne. Les Hongrois n’ont donc pas pu suivre en direct le débat entre leur Premier ministre, Viktor Orbán, accusé de dérive autoritaire, et les eurodéputés. Trop de connexions. Toute la Hongrie - et pas seulement - voulait suivre le débat. A l’image de l’intérêt et des réserves que suscite, en Europe, celui que l’opposition hongroise surnomme «Viktator».

Comme c'était prévisible, il a fait, à Strasbourg, patte de velours. Déjà, en venant de son propre chef pour se défendre, il a pris les députés dans le sens du poil : «si Merkozy pouvait faire la même chose, cela nous changerait», entendait-on en substance dans les couloirs. Surtout, il a par avance accepté toutes les demandes de la Commission, qui a ouvert mardi trois procédures d'infraction contre la Hongrie (sur l'indépendance de la banque centrale, de l'autorité de protection des données et de la justice), reconnaissant que certaines réformes n'étaient pas forcément compatibles avec le droit européen. Seul point sur lequel il n'entend pas céder pour l'instant : la prestation de serment à la Constitution hongroise du gouverneur de la banque centrale.

Extrême droite. Pour Viktor Orbán, toutes les réformes qu'il a effectuées depuis dix-huit mois, étaient nécessaires pour «redresser» son pays qui était «près de l'effondrement». Il a demandé aux députés de «lire la Constitution» et de venir en Hongrie pour juger