La Ligue arabe décidera de la poursuite ou de l’arrêt de sa mission en Syrie en fonction du rapport, attendu aujourd’hui, du chef des observateurs, le Soudanais Mohammed Ahmed Moustapha al-Dabi. Mercredi, une coalition de plus de 140 organisations arabes de défense des droits de l’homme et de la société civile a réclamé le retrait de la mission, estimant qu’elle était inefficace. Le journaliste et écrivain algérien Anouar Malek était l’un des observateurs envoyés le 26 décembre en Syrie. Il a démissionné le 6 janvier.
Pourquoi avez-vous quitté la mission d’observation ?
Le régime syrien n’a pas respecté son engagement de nous laisser travailler librement. Chaque déplacement devait être négocié avec les forces de sécurité, qui mettaient plusieurs heures avant d’accepter ou de refuser. Lors de la visite de certaines villes, des panneaux ont été maquillés pour nous faire croire que l’on était bien dans le quartier où nous avions demandé d’aller. Des chars ont également été déplacés juste avant notre venue. Cette mission est totalement inefficace. Chaque jour, des civils, dont des femmes et des enfants, étaient tués, parfois sous nos yeux.
Quelle solution de sortie de crise privilégiez-vous ?
L'urgence est de protéger les civils. La Ligue arabe en est incapable, il faut saisir le Conseil de sécurité des Nations unies. Il faut également définir une zone de protection où les forces de sécurité du régime ne pourront pas pénétrer. Si l'on n'agit pas très vite, le risque est que la contestation se transforme en guerre civile. Le régime tente déjà d'attiser les tensions entre la communauté a