Après Vukovar, dont elle n’est séparée que par une quarantaine de kilomètres de plaine, Osijek est sans doute la ville de Croatie qui a le plus souffert de la guerre consécutive à l’éclatement de l’ex-Yougoslavie (1991-95). Quoique rénovée, cette ville de 90 000 habitants, la quatrième du pays, affiche encore des façades meurtries par des impacts de balles et des éclats d’obus.
«Un beau pays plein de cicatrices», aiment à dire ses habitants à l'heure où la Croatie, qui a fêté ce week-end les 20 ans de sa reconnaissance internationale, se prépare à voter dimanche par référendum pour ou contre l'adhésion à l'Union européenne, prévue en juillet 2013. Sept cents civils tués dans les bombardements de l'automne 1991, autant de combattants morts sur les lignes de front, à moins de deux kilomètres de la capitale économique de la Slavonie… les souverainistes s'interrogent : valait-il la peine de tant souffrir afin d'échapper à la tutelle de Belgrade pour finir sous celle de Bruxelles ? Parmi eux, Daniel Srb, le président du Parti croate du droit (HSP), une formation ultranationaliste qui, au sortir de la guerre a dirigé pendant plusieurs années la mairie d'Osijek. Il est catégorique : «Les unions n'ont jamais profité à la Croatie, pas plus l'Autriche-Hongrie que la Yougoslavie.»
Populiste. Mais vingt ans ont passé, et ce radicalisme ne convainc plus les électeurs. A l'inverse du pays, passé à gauche aux législatives de décembre, la région est restée