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L’armée afghane, de solution à maillon faible

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Le déploiement accéléré d’une force nationale montre ses limites. Nicolas Sarkozy évoque un retrait anticipé.
Des soldats français en patrouille avec des soldats afghans dans la province de Kapisa, en septembre 2011. (Photo Joel Saget. AFP)
publié le 21 janvier 2012 à 0h00

La formation à marche forcée de l’armée afghane, c’est la solution miracle, vantée tant et plus par les états-majors et hommes politiques, qui estiment qu’elle va permettre à l’Otan de sortir la tête haute du bourbier afghan. Une formation à ce point accélérée qu’elle doit faire bondir les effectifs de l’ANA (Armée nationale afghane) de 180 000 hommes actuellement à 300 000 en 2014, date de la fin du retrait des soldats américains qui constituent l’essentiel du corps expéditionnaire. La tuerie perpétrée vendredi par un soldat de l’ANA, qui s’ajoute à de nombreuses autres commises contre les troupes occidentales, porte un coup très dur à cette politique d’afghanisation à tous crins de la guerre où, précisément, les forces françaises jouaient un rôle de formation important.

Les forces afghanes pourront-elles prendre le relais de la coalition ?

C'est la question qui hante les états-majors. Si certaines unités afghanes ont acquis ces dernières années des capacités opérationnelles, et si les forces spéciales américaines et afghanes ont réussi ensemble, shona be shona (épaule contre épaule) de belles opérations d'éliminations de chefs talibans, il n'en demeure pas moins que l'ANA est infiltrée par les insurgés.

Cela fait d'ailleurs partie de leur stratégie. A chaque attentat, Washington, Londres ou Paris se dépêchent d'assurer qu'il ne s'agit que d'un acte isolé et d'un incident mineur au regard des progrès réalisés par l'ANA. C'est faux puisqu'un rapport c