C'est une marée humaine qui, de la place des Héros jusqu'à celle du Parlement, a défilé samedi pour soutenir le Premier ministre, Viktor Orbán. Une manifestation monstre, la plus importante depuis son retour au pouvoir en 2010. Prenant la forme d'une marche aux flambeaux, elle a rassemblé près de 200 000 fidèles du parti gouvernemental Fidesz (droite populiste). Les uns chantaient l'hymne national, d'autres entonnaient des chants révolutionnaires de la guerre d'indépendance contre les Autrichiens, en 1848. «Nous aimons notre pays, Viktor, on t'aime !»«Non à l'UE ! Nous ne serons pas une colonie», lisait-on sur des pancartes, tandis que d'autres, rédigées en anglais, arboraient un slogan chipé au Jobbik (parti d'extrême droite) : «En 1956, sont arrivés les tanks, en 2012, c'est au tour des banques.»
Début janvier, l'opposition avait rassemblé quelque 70 000 personnes pour protester contre la nouvelle Constitution jugée antidémocratique. La manifestation de samedi, organisée par des fidèles du pouvoir - dont le milliardaire Gábor Széles, propriétaire du quotidien ultranationaliste Magyar Hírlap, le journaliste András Bencsik ou l'éditorialiste Zsolt Bayer - visait à prouver que la droite populaire était encore capable de mobiliser des foules dans les rues de Budapest. Et qu'Orbán jouit toujours d'un large soutien alors que son gouvernement subit depuis des semaines un tir groupé de l'Union européenne et des Etats-Unis. «C'est une initiati