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Les Frères musulmans, vainqueurs sur la réserve

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Égypte . Les gagnants des législatives, avec 47% des voix, veulent rassurer et atténuer leur image d’islamistes.
publié le 23 janvier 2012 à 0h00

Les Frères musulmans sont les grands gagnants des législatives égyptiennes avec 47% des voix et une majorité quasi absolue à l'Assemblée nationale qui se réunit pour la première fois aujourd'hui. C'est un succès historique pour la confrérie, après des décennies de marginalisation et de répression. Pourtant, les représentants du Parti liberté et justice (PLJ) redoublent de prudence, jusqu'à la frilosité. «Nous n'avons pas l'intention de dominer le Parlement», insiste le député Mohammed Gheith.

Risque. Sans énoncer de propositions claires, le PLJ tente avant tout de rassurer et de briser l'étiquette de parti islamiste. Lors de la messe de Noël copte, le 7 janvier, Essam al-Arian, porte-parole de la confrérie, a salué publiquement le pape Chenouda III. Les Frères font preuve de la même retenue lorsqu'ils évoquent l'application de la charia «pas intégrale» et «pas immédiate», ou le tourisme qu'ils «soutiennent totalement». Le très haut score des salafistes aux législatives (24%), qui concurrencent le PLJ en se réclamant d'un islam des origines, oblige les Frères musulmans à se démarquer, au risque de provoquer des divisions en interne. Aussi, une alliance entre les deux formations islamistes n'est-elle pas à l'ordre du jour, le PLJ privilégiant un accord stratégique avec le Wafd, parti de centre droit.

Ce qui peut apparaître comme de l’attentisme de la part des Frères tient aussi au contexte particulièrement flou qui ne les inci