Kano, la grande métropole du nord du Nigeria et deuxième ville du pays, a été le théâtre vendredi d’une épouvantable tuerie qui visait spécifiquement les chrétiens et a fait au moins 178 morts. Une fois encore, c’est à la secte islamiste Boko Haram que l’on doit ce bain de sang, en représailles à l’arrestation de plusieurs de ses membres, il y a douze jours, après les attaques à la bombe commises le 25 décembre dans des églises de Jos et Madalla - 37 personnes avaient été tuées et 57 blessées dans ce dernier sanctuaire.
Alors que les secours, débordés, transportaient, vendredi et samedi, les dizaines de victimes des huit attaques-suicides «concertées» vers les morgues de Kano, les auteurs du carnage laissaient leur signature sous forme d'un tract appelant au jihad : «Ceci est un message pour tous les habitants de Kano et tous ceux qui s'attaquent à nous et en particulier à la CAN [Christian Association of Nigeria]qui massacre les musulmans en leur mangeant la chair et le sang.»
Vivre ensemble. Le jour où se déroulaient ces attaques, qui auraient même fait «plus de 200 morts» selon la presse locale, John Onaiyekan, l'archevêque catholique d'Abuja, rendait compte dans la presse de sa récente visite à la principale mosquée de la capitale nigériane où il s'était rendu «pour retendre le dialogue interreligieux», déjà sérieusement mis à mal par l'attaque contre l'église Sainte-Thérèse de Madalla. «Je crains fort que nous ne pu