Ces trois prochaines semaines, les amateurs de football de toute l’Europe regarderont la Coupe d’Afrique des nations 2012, le troisième tournoi de football le plus suivi au monde. Mon pays natal, la Guinée-Equatoriale, accueille la Coupe (avec le Gabon) pour la première fois. Alors que mon gouvernement a financé de nouveaux stades, des hôtels de luxe et des monuments flamboyants afin d’impressionner le monde, la plupart des Equato-Guinéens se sont employés à tenter de nourrir leur famille.
Le nombre de milliards que le gouvernement touche et la façon exacte dont l’argent est dépensé restent un mystère : il ne publie pas ses budgets ou ne révèle pas les revenus du pétrole. Ces éléments ont un jour été qualifiés de «secrets d’Etat» par le président de mon pays, Teodoro Obiang, qui, après trente-deux ans au pouvoir, peut se targuer d’être le plus ancien dirigeant d’Afrique en exercice. Ce que la plupart des amateurs de football ignorent, c’est qu’une loi est en discussion à Bruxelles qui garantirait l’obligation, pour presque toutes les compagnies pétrolières opérant en Guinée-Equatoriale, de publier les paiements versés au gouvernement. Certaines de ces entreprises exercent des pressions virulentes à l’encontre de ces mesures, lesquelles offriraient pourtant une lueur d’espoir aux Equato-Guinéens.
Grâce au pétrole, la richesse par habitant de la Guinée-Equatoriale est équivalente à celle de certaines nations européennes. Néanmoins, il s’agit d’un pays où se côtoient deux réalité