Les Européens durcissent leur position face à Téhéran pour contraindre le régime islamique à «suspendre immédiatement» son programme nucléaire. Les Vingt-Sept ont décidé hier d'imposer un embargo pétrolier graduel sans précédent contre l'Iran, et de sanctionner sa Banque centrale. «La porte est ouverte si l'Iran accepte de s'engager sérieusement dans des négociations de fond sur son programme nucléaire», ont affirmé dans un communiqué commun la chancelière allemande, Angela Merkel, le Premier ministre britannique, David Cameron, et le président français, Nicolas Sarkozy.
Bombe. Les nouveaux contrats dans le secteur pétrolier avec l'Iran sont interdits avec effet immédiat. L'annulation des contrats existants interviendra ultérieurement, d'ici au 1er juillet, pour permettre aux pays les plus dépendants de se retourner. L'Iran vend environ 20% de son pétrole aux pays de l'Union européenne, notamment à l'Italie, l'Espagne et la Grèce. Ces «sanctions» vont «paralyser peu à peu l'activité économique de l'Iran et priver le pays d'une partie de ses ressources», a estimé le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé.
Les Occidentaux et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) soupçonnent l'Iran, sous couvert d'activités civiles, de chercher à se doter de la bombe nucléaire, ce que Téhéran a toujours nié. Avec ces sanctions, «tout est fait pour éviter le recours à des solutions militaires»,